Josy Admin
Nombre de messages : 5217 Age : 92 Localisation : Annecy - France Date d'inscription : 10/12/2008
| Sujet: POUR LE CROYANT LA VIEILLESSE EST LE SOLEIL DU SOIR Jeu 10 Déc 2009 - 10:19 | |
| | POUR LE CROYANT LA VIEILLESSE EST LE SOLEIL DU SOIR
... C’est l’époque de la sérénité, de la sagesse, de l’équilibre, de la réflexion, des richesses de la vie intérieure. On ne meure pas, on entre dans la vie. Dans le livre de Marcelle Auclair :«Vers une vieillesse heureuse», il y a ce lumineux passage : «Si la vie que nous avons vécue ne peut se considérer comme une longue initiation, un acheminement vers la sagesse, elle n’est rien. De cette sagesse c’est dans le vieil âge que nous recueillons les fruits. Le monde extérieur pâlit, les passions s’apaisent, le monde intérieur s’affirme, les facultés spirituelles prennent de jour en jour plus de finesse et d’ampleur à la fois. Elles ont la luminosité de l’intelligence, la chaleur de l’amour. Le visage des vieillards qui en sont remplis rayonne de tendresse, de noblesse, ils inspirent le respect, ils communiquent la paix.»
Guizot octogénaire voit dans la vieillesse un motif de soumission reconnaissante :«J’ose croire qu’il n’y a pas de soumission plus entière que la mienne. Elle a été mise à l’épreuve. J’ai été bien frappé, au fond de l’esprit comme du cœur, dans la vie publique comme dans la vie privée. Jamais un murmure ne s’est levé, je ne dis pas sur mes lèvres, mais dans mon âme. C’est que j’ai tout accepté comme venant de Dieu.
Les voies de Dieu ne sont pas nos voies, mais je crois en lui et je m’abandonne à lui dans la confiance et la reconnaissance de mon cœur.
Et c’est la paix du soir qui tombe sur le noble vieillard malgré les êtres chers disparus. «L’obscurité ne détruit pas ce qu’elle cache ; mais cette autre rive où ils nous ont devancés n’en existe pas moins parce qu’un nuage s’étend sur le fleuve qui nous en sépare. Il faut renoncer à voir, il faut renoncer à comprendre. Il faut croire en Dieu. Depuis que je me suis renfermé dans la foi en Dieu, depuis que j’ai jeté à ses pieds toutes les prétentions de mon intelligence, et même les ambitions prématurées de mon âme, j’avance en paix, quoique dans la nuit, et j’ai atteint la certitude en acceptant mon ignorance.»… La jeunesse n’est pas seulement le fait des années, c’est aussi une attitude spirituelle, une qualité de l’esprit. Ne dit-on pas à propos de jeunes qu’ils sont vieux de caractère ? Et de telle personne âgée qu’elle est restée jeune, avenante, entreprenante, vive et alerte ? Ne parle-t-on pas aussi de vieux grognons ?
Le penseur Alexandre Vinet a écrit :«Que l’enfance du cœur est le trait qui distingue le chrétien de fait du chrétien de théorie». Garder la jeunesse, c’est donc cultiver en soi, certaines qualités, notamment l’humilité, la simplicité et la droiture de cœur, la faculté de s’émerveiller, de s’enthousiasmer, la foi en l’avenir, croire à l’impossible.
A mesure que l’on avance dans la vie, il faut lutter, pour ne pas devenir blasés, des sceptiques, des découragés, de ceux qui en on tant vu, qu’ils ne croient plus en rien, qui se retirent dans une misanthropie solitaire, dans un esprit critique railleur et amer. Il se flétrit, il se ride, le cœur de ceux qui déclarent que rien ne vaut la peine d’être entrepris, qui sont revenus de tout. Ne supposez pas qu’il s’agit de qualités puériles. Un grand penseur disait que pour devenir un théologien de valeur, la première chose à acquérir était l’esprit d’enfance, il rejoignait la parole de Jésus sur les choses cachées aux sages et aux intelligents et révélées aux enfants. S’il y a un vœux qui passe parfois dans l’âme des pécheurs endurcis et souillés, c’est de retrouver leur âme d’enfant. C’est la grâce de la nouvelle naissance accordée au repentir ; dans l’Ancien Testament, il est dit de Naaman le syrien que sa chair redevint pure comme celle d’un jeune enfant.
Oh, les âmes racornies, flétries desséchées. Nous protestons contre cette sénilité de la personnalité. Nous voulons rester jeunes, de cette perpétuelle jeunesse de l’esprit qui ne cessera qui ne cessera jamais de croire, d’espérer, d’aimer. Nous refusons cette vieillesse de l’incrédulité, de la désespérance, des abandons, et nous disons avec Vinet encore : «Bienheureuse enfance ! Vraie maturité du cœur, vraie perfection de l’homme, âge immuable des fidèles sur la terre, âge éternel des bienheureux et des anges, puisses-tu nous être donnée à tous avec ta simplicité, ta candeur et ta foi.» André Denjean
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